Abdoul Aziz Sibidé

Mettre en lumière des étranger·e·s et encourager des démarches qui parlent d’égalité permet de lutter contre la peur de l’autre.
Les personnes étrangères méritent leur chance non pas parce qu’elles viennent d’ailleurs, mais parce qu’elles sont volontaires, engagées et qu’elles ont le droit comme tout un chacun de réussir.
Rencontrer un ou une étranger·e est une occasion de remettre en question ce que l’on sait ou croit savoir, de repenser ses habitudes.
Cela invite à la curiosité. Avoir le privilège d’aller à l’étranger, avoir la chance de voyager, permet d’inverser les rôles et de sortir de son quotidien, ça me parle d’évasion, de possibilité de transformation. Les personnes étrangères qui s’établissent en France que je rencontre ou avec qui je travaille m’évoquent toujours beaucoup de respect. J’ai du respect pour qui se déracine et s’enracine ailleurs, pour qui cherche à trouver ce qui lui correspond, ce qui est le meilleur pour elle ou lui, où que ce soit.
Dans mon métier et dans ma vie privée la valeur qui me tient le plus à coeur c’est le respect, j’ai besoin de le transmettre autant que de le recevoir. C’est une valeur qui correspond à mon sens à une main tendue, à une forme de sincérité : quoiqu’il arrive être vrai et ne pas avoir peur d’être vulnérable, ne pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas que l’on nous fasse. L’important est de prendre ses responsabilités, réparer et apprendre, de ne jamais faire de supposition. J’applique cela au quotidien et donc avec tous mes collaborateurs. Je suis très attaché à l’humain, je ne crois en aucun dogme, mais je crois aux gens et en leur capacité d’être bons et s’ils ne sont pas bons, en leur capacité de changer. Chaque être traverse ses difficultés, ses défis, ses rêves et mon empathie n’a pas de limites qui seraient attachées à la nationalité d’une personne.
Nous sommes toujours plus fort·e·s ensemble que seul·e·s. ROMAIN PASCAL GÉRANT DE ROMAIN PASCAL PLOMBERIE

“Je suis en France depuis 4 ans. Au tout début, je faisais rien, maintenant je suis en apprentissage. Dans ma tête, tout a changé :
j’ai un boulot, j’ai un objectif, je dois me lever le matin pour travailler, pour aller à l’école.
Un étranger, c’est quelqu’un qui n’est pas dans son pays où il est né. Un étranger, c’est celui qui n’est pas chez lui. Être chez lui…
On va dire que c’est mieux, c’est plus… tranquille.

Je pense bien qu’un jour, en France, je me sentirai chez moi.
Être étranger, ça me donne de la force… j’ai grandi dans un autre pays, je connais mieux la France.
Les étrangers, c’est pas tous les mêmes… j’arrive pas à trouver les mots…
Être étranger en Guinée, c’est quand on vient d’une autre ville (rires).
On connait pas une personne donc c’est un étranger.

Trois mots pour définir le mot Étranger : la couleur de peau, les origines, la langue.
Ce qui m’a le plus étonné à mon arrivée en France ? La nature, les paysages. Ici y’a pas de mangues, pas d’ananas, pas d’avocats.”

ABDOUL AZIZ SIDIBE
19 ANS, PAYS D’ORIGINE : GUINÉE
APPRENTI CARRELEUR CHEZ ROMAIN PASCAL PLOMBERIE
ARRIVÉ EN FRANCE EN 2017.